LE CAMION, et sa REMORQUE (noblesse oblige )




 

    - Pauvre CAMION REMORQUE - En a t-il transporté des copains du dimanche matin et des flemmes du lundi, en a t-il subi des entassements d’élèves bruyants ou silencieux suivant qu’ils étaient endimanchés ou en bleu, qu’ils allaient au plaisir ou au travail.    Trépidante, tressautante, sous le soleil ou sous la pluie, la remorque suit docilement le camion qui la mène, elle va, elle vient, elle revient. En a t-elle transporté des espoirs à l’aller, des gloires au retour, allant de l’école au stade et du stade à l’école ; en a t-elle contenu des élèves joyeux, anxieux ou abattus, en apparence indifférente mais vibrant au même rythme que son contenu.

    Et lorsqu’en a plus besoin d’elle, cela arrive si peu souvent, elle se repose en attendant de rendre de nouveaux services. (COCO A. B. Mai 1945 )

    Voir passer cet engin du début de ce siècle, ondulant à la limite des sécurités dans un bruit assourdissant, de moteur poussif, de ferraille, de chants d’époque ( Petit vin blanc ou Gardian de Camargue ) devait marquer la journée du spectateur local surpris et stupéfait. Précisons que cet ensemble mécanique était bâché et ne laissait donc rien paraître à l’extérieur. Il faudrait retouver le nom du chauffeur*, il doit se souvenir de nous tous.

    Ce pauvre Camion eu un grave accident au carrefour des 4 chemins, route de Jean Bart:

    Ce samedi 25 mai 1946 à 17 heures 30 le Camion de l’Ecole est entré en collision avec un taxi.

Le véhicule de l’Ecole est resté bloqué au travers de la route, les roues légèrement obliques...C’est tout. Mais le taxi, pauvre petite bête, a mal supporté l’assaut du géant : pneu avant arraché, aile gauche et roue de secours sont restées coincés sous le camion.

    Il n’y eut heureusement que des dégats matériels.

     Le constat fut rédigé par le garde champêtre du village, la circulation bloquée rapidement dégagée permi aux quelques automobilistes de passage et à un troupeau de vaches perplexes de regagner sagement leurs pénates.

 

   * Lucien CARDONA d'aprés Claude BERNARDIN

    - Traduit de BARACCHINI, Les Ailes s’ouvriront N°1 juin 1946